les orques, la ménopause & nous

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Chère lectrice, cher lecteur,

Déjà jeudi ! Un beau jeudi fleuri de mai et je ne sais pas si vous serez nombreuses* à lire cette lettre… et pourtant, c’est une chose importante que j’ai envie de partager avec vous aujourd’hui, une chose que j’ai découverte cette semaine et qui me fait pas mal gamberger depuis. Qui m’a fait comprendre aussi que ce n’est pas un hasard si je me suis tournée vers le coaching en ma cinquantième année, et pas un hasard non plus peut-être, si mes cheveux sont devenus tout gris cet hiver alors que je mettais en place les bases de cette activité.

Mais venons-en au sujet de ma lettre: les orques et la ménopause. C’est cette émission sur France Culture qui m’a mis la puce à l’oreille – j’avoue que jusque là je ne m’étais pas vraiment intéressée au sujet… et une fois de plus, c’est fou de constater à quel point les choses arrivent souvent à nous au moment opportun. J’ai d’abord écouté l’émission distraitement, à peine concernée. Mais petit à petit, j’ai prêté une oreille de plus en plus attentive. Et ensuite je suis allée lire des tas d’articles sur le sujet.

Ce qui m’a vraiment fasciné c’est d’apprendre que la ménopause est un phénomène rarissime dans le règne animal ! J’aurais juré qu’elle concernait au moins tous les mammifères, mais non: seul l’humaine et quelques cétacées, notamment l’orque, ont le privilège de survivre une fois qu’elles ne peuvent plus se reproduire – car c’est bien de cela qu’il s’agit - ouf, on l’a échappé belle, en fait !

Chez toutes les autres espèces, les mécanismes biologiques de l’évolution font en sorte que les individus ne survivent que très peu de temps à la fin de la procréation – et pour cause… du point de vue de l’espèce et de la transmission des gênes, on ne sert plus à grand-chose une fois qu’on ne peut plus se reproduire… Mais du coup, les scientifiques cherchent à savoir pourquoi l’humaine et l’orque font ainsi exception, ce qui revient à se demander en quoi le fait de survivre après la période de reproduction bénéficie à l’espèce.

Et vous devinez ce que les chercheurs ont trouvé en étudiant les orques pendant des décennies ? Et bien tout simplement que les femelles orques, une fois ménopausées, continuent à jouer un rôle important dans la transmission de leurs gênes non plus directement par la reproduction mais par la transmission de leurs connaissances au sein du groupe. C’est génial non ? Elles prennent alors le leadership, notamment lors des grands déplacements collectifs à la recherche de nourriture et jouent ainsi un rôle clé dans la survie du groupe. C’est ce que les chercheurs appellent “l’effet grand-mère”.

Tout cela m’a pas mal remuée, ce sont des idées simples, profondes & puissantes je trouve. En réfléchissant à tout cela, j’ai mieux compris ce à quoi j’avais envie de contribuer. J’ai mieux compris aussi pourquoi la dénomination de coaching me gênait pour désigner mon activité. Car dans l’accompagnement que je cherche à mettre en place, il y a aussi cette notion de transmission, d’apaisement, tant il est vrai qu’avec les années, se sédimente en nous tout un tas de connaissances impossible à acquérir autrement que par l’expérience et la durée.

Et du coup, je me suis mise à rêver d’une nouvelle activité pour laquelle le nom était tout trouvé: l’orking. Vous voyez ? Ce serait une sorte de coaching, bien sûr, mais avec toute l’épaisseur de la vie en plus. Et du coup, ce serait aussi une perspective extraordinaire pour tellement de femmes d’un certain âge. Là moi du coup, du haut de ma jeune cinquantaine, je serais une orke débutante, mais imaginez toute l’aide que pourraient nous apporter des orkes plus âgées, avec leur hauteur de vue, leur détachement… bon, mais je m’égare un peu peut-être. N’empêche, si d’autres avaient envie de rejoindre ce mouvement des orkes, pourquoi pas…

Je vous souhaite un magnifique long week-end et je vous dis à la semaine prochaine. Prenez soin de vous.

Laura

*j’ai choisi cette photo car c’est ainsi que je me représente une maison d’orke

*je choisis de mettre mes textes au féminin car j’imagine que j’ai plus de lectrices que de lecteurs et que donc c’est le féminin qui l’emporte

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